Pierre-Paul Jobert
Ancien enseignant à Grenoble École de Management après trente-cinq ans de R&D dans l’industrie, aujourd’hui retraité, Pierre-Paul Jobert laisse aujourd’hui libre cours à sa créativité dans l’écriture romanesque.
De l’immensité de grands paysages (de la Patagonie aux sommets alpins) à l’intensité de la musique (classique et pure), en passant par la plus tendre des romances (toujours romantique et parfois brûlante), l’univers eclectique de l’auteur vous fera voyager – et rêver.
Aujourd’hui auteur de plus de sept ouvrages, dont un recueil de nouvelles, Pierre-Paul Jobert se consacre entièrement à leur écriture et à leur publication via son auto-édition Selvia.
Pierre Paul JOBERT, écrivain romancier
" Vous ouvrir les portes d'un autre monde "
Pierre Paul Jobert est né le 14 juillet 1955 dans la banlieue de Metz, en Lorraine, d’une famille bourgeoise, catholique et rigide. Ses années de lycée le verront étudier le piano, et découvrir les chefs d’œuvre post romantiques. Il ne cessera pas durant toute sa vie de rechercher des musiques méconnues du XXè siècle, et il se passionne aujourd’hui pour le renouveau de la musique contemporaine, qui redevient accessible au plus grand nombre (Beffa, Escaich, Hersant,…). Sa passion pour la musique, et les images qu’elle crée en lui ouvrirent l’ambition de devenir cinéaste. Mais l’autorité familiale en décida autrement. Il devint ingénieur, un métier qu’il accomplit toute sa vie sans conviction, sans plaisir ni grande réussite. Toutefois, il conserve de cette formation la curiosité pour la science et l’épistémologie. Grand lecteur de science fiction, grand amateur de Star Wars, du moins dans sa version initiale du début des années quatre vingt, il cultive un goût prononcé pour le fantastique et se plaît à imaginer des situations ou le réel se décale, pour ouvrir la porte vers d’autres mondes.
C’est là sa marque de fabrique, qui irrigue tous ses ouvrages. Le temps passant, il aime à souligner les leitmotive de ses romans : l’exaltation des beautés de la nature, les valeurs humaines et l’amitié en particulier, l’amour bien sûr, jamais dissocié de la question du divin, et cette ouverture permanente, fut-elle en filigrane vers d’autres espaces, inattendus et merveilleux.
« Les Orages du Matin », son premier roman concentre déjà tout cela. Pierre Duncan, un industriel qui a réussi, tombe fou amoureux d’une de ses techniciennes qui travaille dans une filiale de son groupe, à Florence en Toscane. Laura habite un palais délabré au bord de l’Arno. Contre toute attente, le coup de foudre est réciproque et un soir, après un dîner discret dans une trattoria isolée de la furia des touristes, Laura accueille Pierre chez elle. Après qu’ils eurent fait l’amour pour la première fois, Pierre découvre dans la chambre de celle qui ne le quittera plus un plafond étoilé phosphorescent, dans lequel il va imaginer autre chose qu’une simple décoration. Reconstituant l’histoire du palais au temps des Médicis, Pierre et Laura vont découvrir un secret millénaire. Avec quelques fidèles, Pierre va tout mettre en œuvre pour faire fonctionner l’incroyable mécanisme caché dans ce qui se révèlera être une carte datant de la période des croisades. Comme dans d’autres de ses ouvrages ultérieurs, » Les Orages du matin » poseront la question de la forme, ici en l’occurrence avec sept histoires entremêlées qui n’en feront qu’une à la fin de l’ouvrage.
« Commando Mylodon » est né au retour d’un trek en Patagonie chilienne, quand assoupi dans le trajet retour, après neuf heures de marche dans la journée, Pierre Paul Jobert vit le film se dérouler sous ses yeux. Tout y était, les images, les personnages et leur nom, l’intrigue, la machination et la dose de mystère. En quelques mots, Jean, glaciologue au CNRS, travaillant dans un laboratoire du campus de Grenoble reçoit un message énigmatique de son ami Julio, guide en Patagonie chilienne, qui lui dit : » J’ai l’habitude d’emmener mes clients faire du trekking sur le glacier, mais là, le glacier ne fait pas le même bruit que d’habitude, tu dois venir « . Jean a une dette envers Julio car il lui a sauvé la vie quelques années plus tôt lors d’un incendie dans le parc Torres del Paine au Chili. Jean abandonne le CNRS et va déjouer avec Julio et ses amis Patagons une machination diabolique. Occasion pour Jean de découvrir l’amour dans les bras de la belle Selvia, propriétaire d’une hacienda près de Puerto Natales. Un grand roman d’aventures, qui emmène le lecteur en Chine, à Baltimore, dans le Texas, et bien sûr en Patagonie, dans les grands espaces ventés d’une nature encore intacte, sauvage comme à l’aube du monde. Et grande fut la surprise de l’auteur quand quelques années plus tard, lors d’un reportage diffusé dans Thalassa, il découvrit un business bien proche de celui qu’il avait imaginé.
La naissance de « L’homme des Combes » est et reste un mystère. Randonnant avec son épouse non loin du village éponyme (à quelques kilomètres de Briançon, dans les Hautes Alpes), l’auteur dit avoir entendu, sur deux cent mètres du chemin, l’histoire qu’il couchera sur le papier. Trois personnages principaux, amis d’enfance, Pierre, Fancine, et Tiphain, en butte au Maire du village voisin vont tenter de vivre une autre vie dans une haute vallée. La montagne dans sa terrible splendeur ne leur épargnera aucune épreuve. Malgré leur énergie qui leur permit de braver les interdits, malgré l’amour infini qui unit Pierre et Fancine, le destin funeste n’épargnera pas les héros de l’histoire. Ils expliquent pourtant pourquoi au dessus du village des Combes, le col qui mène à la Croix de l’Aquila par la crête de l’âne de Passaga se nomme la Trancoulette (carte IGN à l’appui).
« La dame en bleu » est un recueil de nouvelles écrites pendant plus de vingt ans. D’ampleur inégale, elles permettent de mesurer combien l’univers de l’auteur est présent depuis toujours. Parmi les thèmes qui lui sont chers : la musique qui ouvre un passage vers des lieux inimaginables, le dégoût de la société marchande et son cortège de laideur, les savoirs enfouis et les pouvoirs inconnus, la technique au service de l’évasion d’un monde insane.
Certains verront dans « Vice vers ça » une pochade, une parenthèse, un ouvrage hors ligne. Certes l’histoire de Denis, un trentenaire coureur de jupons invétéré, qui séduit Sophie, un peu oie blanche, peut passer pour une bluette d’intérêt mineur. Cependant, les personnages secondaires, travaillés avec soin construisent peu à peu un ensemble cohérent qui permet à l’auteur d’aller jusqu’au bout de sa démonstration. Sophie fera payer cher une grosse bêtise de Denis, jusqu’à ce qu’elle le retrouve, transfiguré, dans un lieu magique et immémorial. Façon de parler de la géographie sacrée, et de la rédemption par l’amour, un thème cher au romantisme allemand, et de fustiger au passage la légèreté d’une société parisienne bourgeoise et cosmopolite.
La genèse de « Nuage » prit plus de cinq ans. Les contraintes de forme (faire d’un mémoire d’histoire ce qui peut ressembler à un roman), la structure de l’ouvrage en trois parties aux dimensions imposées (Pierre Paul Jobert évoque l’écriture d’une symphonie), le souci de positionner le questionnement (l’auteur des chroniques, objet du mémoire, dit-il la vérité ?) d’une façon rigoureuse, rationnelle et étoffée expliquent le délai entre l’idée et la rédaction qui in fine ne prit que quelques mois. Un ouvrage qui permet d’aborder de nombreux sujets d’actualité, sous le prisme du point de vue de Sirius (pour paraphraser Voltaire et son Candide), de poser des questions existentielles, d’interroger sur ce qu’est une civilisation, et d’ouvrir en grand les portes d’un imaginaire débridé sans pour cela jamais quitter le registre du plausible, formation scientifique oblige.
D’autres ouvrages sont en préparation, en maturation devrait-on plutôt dire. « Les lueurs de l’aube », un grand récit à vocation mythologique, écrit il y a plus de vingt ans, revu et corrigé paraîtra dans les prochaines années. » Dieux » qui reprendra des éléments de Nuage, et répondra à une question sans réponse naîtra un jour.
Toujours avec cet engagement, cette opiniâtreté à dénoncer une société insensée, ce souci permanent d’emmener le lecteur sur le chemin qui mène à la beauté, sans jamais oublier de questionner le réel, dans une quête existentielle sans fin, tandis que le lecteur sera emmené vers d’autres mondes, miroirs du nôtre, dans un souffle que la musique lui inspire depuis toujours.